Exercice « Poursuivre la phrase » : C’est un vieux bâtiment à étages planté au milieu d’une cour goudronnée…
Dès mon enfance tout fût relié à ce lieu. C’était le centre, le point central de nos actions.
Tous nos jeux découlaient de l’imagination…
Avec mes copains de cour de l’époque, nous nous imaginions tantôt le héros, tantôt le sauveur, sans oublier la victime…
Nos jeux frôlaient des airs de guerre entre châteaux et toujours cette reine à sauver qui revenait sous divers aspects ou différentes épopées. Souvent, quelques simples bouts de chiffons entourés et attachés soit au cou soit à la taille pour tout déguisement, donnant l’impression de cape, de jupe et même de voile qui, tout bonnement, suffisaient à nous recréer un monde…
C’était le temps de la spontanéité de l’expression à l’état simple et pur. Le jeu créé de toutes pièces, le jeu vrai, véritable !
Aussi, aucun instrument exigeant de l’énergie extérieure; seul un simple bâton en guise d’épée, ou une fleur pour la reine sauvée.
Quelle époque formidable !
Lorsqu’il m’arrive de revoir quelques copains de cette cour de jeux et qu’autour d’une table on commence à se raconter de ces péripéties théâtrales, alors nous nous amusons gaiement et le rire accroché aux visages en dit long sur les petits bonheurs vécus. Mais ce n’est que lorsque se terminent ces soirées qu’une sorte de nostalgie survient…
Nostalgie du bon vieux temps !
Nostalgie d’une époque qui se voit révolue à jamais, mais qui était remplie d’amitié pure et vraie.
Depuis, d’autres temps et d’autres périodes s’ajoutèrent. Nous avons grandi et la vie nous rattrape… Aujourd’hui, le héro s’est transformé en père de famille qui chaque jour se doit de soutenir les siens avec son travail à l’extérieur qu’il s’applique à réaliser de son mieux. Puis le sauveur, lui, peut ressembler à la mère qui protège sa fille en lui enseignant ce qu’il y aurait de mieux à faire ou à prévenir pour elle. Puis la reine qui est devenue ce bébé tant désiré que l’on chouchoute. Puis ce milieu de cour goudronnée qui était le centre de tous nous jeux d’imagination, qui s’est transporté dans la maison durement acquise, qui est devenue désormais le milieu de vie. Le centre de tout ce quotidien où toutes les scènes de la vie se déroulent en vrai, où chaque moment devient l’un des pivots pour l’avenir de chacun des membres y vivant.
La Cour est désormais devenue la maisonnée qui ainsi poursuit doucement le cours de la Vie !!
Carole Beaudet